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Crédit: copyleft - Giorgio Basile

La belle histoire de Thales - Épisode 6

Les tubes à vide

Ils ont été à l’origine de grands succès du Groupe et ont largement contribué à sa renommée. Ils constituent aujourd’hui encore une de ses activités phares. Parmi les nombreuses découvertes qui ont marqué l’histoire des tubes, telles que les cathodes à oxydes avant la guerre, les cathodes imprégnées, les tubes intensificateurs d’images, les klystrons de grande puissance…, on a retenu ici deux exemples :

 

Le carcinotron

Il a répondu au besoin d’émetteurs puissants accordables électriquement sur de larges plages de fréquences principalement pour le brouillage de radars. C’est une équipe de CSF, où travaillait en particulier Bernard Epsztein [1], qui en a découvert les principes et formulé la théorie au début des années 50. Les carcinotrons ont équipé les brouilleurs de l’occident pendant près de trois décennies, ont donné lieu à des études financées par les Etats-Unis, à de nombreux échanges d’informations, à la vente de licences et à la mise en place d’une usine de production dans ce pays. Ils ont permis à CSF de prendre place dans le domaine des brouilleurs radar et apporté à l’activité «Tubes» de la Compagnie une grande notoriété.

 

Le vapotron

Il a répondu au besoin de reconstitution à moindre coût dans l'après-guerre du réseau de radiodiffusion puis à la mise en place du réseau de télévision en France. Le refroidissement des anodes de tubes émetteurs par circulation forcée d’eau froide était alors complexe et coûteux. 

Vers 1950, à la CFTH (Compagnie Française Thomson Houston), Charles Beurtheret met au point un procédé utilisant l’eau bouillante plutôt que l’eau froide: la vaporisation permet d’éliminer plus de chaleur, le dessin très précis des aspérités sur l’anode crée une turbulence et évite la caléfaction (formation d’un voile de vapeur limitant l’échange thermique).

Ces recherches ont permis d’augmenter de façon spectaculaire les puissances délivrées par les tubes d’émission et de supprimer les contraintes dues aux circulations forcées d’eau. L’Industrie française a ainsi pu reprendre une place de premier rang dans le domaine.

Elles ont donné lieu à de nombreuses licences et «ont apporté à Thomson une renommée considérable et des profits intéressants» (Jean-Pierre Bouyssonnie [2])

Sur wikipedia : “La technologie de base dite vapotron a été développée en 1950 par Charles Beurtheret (1909 - 1977) à la Compagnie Française Thomson-Houston (CFTH) de Saint-Germain-en-Laye” 

 

Le saviez vous ?

Le site Lampes et Tubes de Giorgio Basile compte plus de 4100 lampes et tubes à vide.

 

Vaste domaine qui, à côté des lampes d'éclairage, des tubes radio et des tubes cathodiques, bien connus du grand public, comporte également, entre autres : lampes à arc, sources lumineuses utilisées au laboratoire, tubes d'émission, caméras, lampes flash, tubes hyperfréquence, cellules photoélectriques, tubes photomultiplicateurs, détecteurs de radiation, tubes redresseurs, relais, thyratrons, manomètres à vide, sources de rayons X...

[1] Les brevets de Bernard Epsztein sur Justia

[2] Jean-Pierre Bouyssonnie, né le 12 septembre 1920 à Sarlat (Dordogne) et mort le 3 mars 2011 à Paris 14e, est un industriel français. Voir sa biographie sur wikipedia