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La belle histoire de Thales - Saison 2 - Épisode 10

Les Bâtisseurs du groupe

Alain Gomez

Alain Gomez Président du Groupe Thomson de 1982 à 1996

L’élection de François Mitterrand en 1981 comme Président de la République conduit en 1982 à la nationalisation du groupe Thomson par Pierre Mauroy, le Premier Ministre.
Le Gouvernement nomme un nouveau Président, Alain Gomez qui diffère de ses prédécesseurs par sa formation car diplômé de Harvard, de l’ENA et issu de l’Inspection des Finances. De plus, il vient de l’extérieur du Groupe et n’a pas été coopté par ses pairs.

En revanche, il connaît bien l’industrie puisqu’il a passé 12 ans dans le Groupe Saint-Gobain.

En avril 1982, il confirme sa différence aux cadres dirigeants du Groupe : « Nous ouvrons ensemble un nouveau chapitre de l’histoire de Thomson » d’autant que la situation difficile du Groupe l’exige.

En effet, les résultats de 1982 sont catastrophiques avec près de 2,2 Milliards de Francs de perte.

Alain Gomez lance alors une nouvelle organisation plus tournée vers l’International de façon à retrouver un équilibre financier acceptable dans un contexte où la concurrence européenne, américaine et asiatique est omniprésente.

Il crée un holding financier, Thomson S.A. qui détient les activités industrielles des filialesThomson-Brandt et Thomson-CSF. Cette simplification des structures financières s’accompagne d’une réduction drastique des effectifs du siège devenus pléthoriques en raison de la nouvelle organisation.

Concernant l’activité grand-public, elle est organisée en deux branches : le « brun » avec Thomson Consumer Electronique qui deviendra Thomson Multimédia et qui concerne les équipements électroniques domestiques, télévision, magnétoscopes, chaîne hi-fi …, et le « blanc » avec Thomson Electroménager pour tout ce qui touche au matériel ménager, machines à laver, aspirateurs, cuisinières, ...

Malgré des accords pris avec des industriels étrangers leaders de leurs domaines et de nombreuses réorganisations n’ayant pas permis d’atteindre les objectifs de rentabilité, la concurrence internationale féroce mettra à mal ces deux activités dont le Groupe sortira à la fin des années 90 pour ne conserver que Thomson-CSF avec un actionnaire stratégique de référence : le Groupe Alcatel.

En 1982, outre les Directions centrales déjà réorganisées et la Direction Internationale en place pour l’export, Thomson-CSF est réorganisée en quatre branches : Systèmes et détection, Communications, Composants et Médical, dont deux (Communications et Médical) disparaissent, en 1983 et 1987. A cette date, les composants standards rejoignent ST Microelectronics et la branche Équipements et Systèmes éclate en trois parties. Alain Bougault et Henri Starck sont nommés Directeurs Généraux.

En 1989, Thomson-CSF, qui emploie 38 000 personnes, est constituée de quatre branches :

  • Équipements aéronautiques (BEA) 8 000 p
  • Systèmes et armes (BSA) 6 000 p

  • Systèmes de détection, communications et commandement (BSDCC) 14 000 p
  • Composants spéciaux (BCS) 6 000 p

En 1996, le gouvernement Juppé se décide à privatiser Thomson.
Alain Gomez dont les opinions avec le Gouvernement divergent en matière de regroupement des activités militaires nationales est remercié au mois de février 1996.