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La belle histoire de Thales - Saison 2 - Épisode 8

Les Bâtisseurs du groupe

Paul Richard

Paul Richard précédemment Président d’Hotchkiss-Brandt, devient tout d’abord en 1966 Vice-Président de la nouvelle société Thomson-Houston-Hotchkiss-Brandt puis en 1968, Président du nouveau Groupe Thomson après la fusion entre Thomson et CSF.

Lors d’une conférence de presse en mars 1968, Paul Richard déclare :

"La concentration des activités électroniques professionnelles des deux firmes, permettra de constituer une très puissante unité dans ce domaine et de pouvoir répartir sur un chiffre d'affaires plus important les budgets de recherches et les dépenses d'extension de leurs réseaux à l'étranger."

La fusion de Thomson et de CSF donne naissance à un groupe important, le Groupe Thomson qui emploie 64 400 personnes au 1er janvier 1968. Il est organisé en deux sous-ensembles : Thomson Brandt, contrôlé à 100 %, et Thomson-CSF, contrôlé à environ 50 %.

Le 5 juin 1969, il signe avec Ambroise Roux, patron de la CGE, dont il est devenu le grand rival depuis la fusion avec CSF, un vaste accord de non-concurrence (dit ”Yalta de l'Électronique”), qui permet de se partager de nombreux marchés publics: satellite, nucléaire, téléphonie, etc.

Le chiffre d’affaires de Thomson, 2,1 milliards de francs de l’époque, représente environ 2 milliards d’euros actuels. L’export n’en représente qu’un tiers.

La nouvelle équipe conduite par Paul Richard procède à l’opération finale de rapprochement qui donne naissance au nouveau Groupe Thomson déployé dans l’électroniquprofessionnelle et l’armement avec Thomson-CSF et dans l’électroménager avec Thomson-Brandt (marques Thomson et Brandt) où il occupe une place de leader à l’international.

Paul Richard demeure Président du Groupe Thomson jusqu’à sa mort dans un accident de circulation en 1976.

Pour aller plus loin

Une société regroupant les branches électroniques professionnelles de Thomson-Brandt et de C.S.F. va être constituée  Le Monde 30 mars 1968

Annoncé en septembre dernier, le regroupement des activités électroniques professionnelles de la Compagnie générale de télégraphie sans fil (C.S.F.) et de la Compagnie Thomson-Brandt ("Le Monde" du 14 septembre 1967) a été ratifié jeudi par les conseils d'administration des deux sociétés.

Paul Richard est né à La Bourboule (Puy de Dôme) le 4 mars 1909. A l'âge de 16 ans, il entre dans une compagnie d'assurances où il restera jusqu'en 1939. Après la guerre, il constitue avec quelques amis une société financière qui investit dans des sociétés industrielles

M. Paul Richard est mort. Un autodidacte solitaire

Dans le courant de l'été 1967, nouvelle opération : Thomson- Houston " absorbe " la C.S.F., alors en pleine déconfiture ; Paul Richard est nommé président de cette dernière en mars 1968. Dès lors, il va s'attacher, sous l'impulsion des pouvoirs publics, à négocier avec son grand rival, Ambroise Roux, alors jeune directeur général de la Compagnie générale d'électricité (C.G.E.).

Les conversations aboutissent, en Juin 1969, à ce qu'on a appelé le " Yalta de l'électronique " : les deux groupes se partagent les secteurs professionnels. Quelques jours plus tard, Paul Richard succède à Ernest Cordier à la présidence de Thomson - Houston-Hotchkiss-Brandt. Son ascension est achevée.

De fusion en fusion, Paul Richard a démontré sa capacité et sa volonté de grand dirigeant. C'est un battant ; trapu, râblé, passionné de rugby, il ne détestait pas, sur les courts de tennis comme dans les conseils d'administration, mener le combat et l'emporter. Il devra, à la fin de 1971 et au début de 1972, faire face à une fronde des " barons " de la Thomson, dont certains assurent qu'elle avait été télécommandée par la C.G.E. et Paribas. In extremis, il sauvera sa situation, avec l'aide, il est vrai, des pouvoirs publics.

Thomson : comment réconcilier le technique et le commercial 

Y compris répartition du CA en activités en 1980