Toutes les actualités
La belle histoire de Thales - Saison 5 - Épisode 03
Les activités historiques
Les Radars de 1950 à 1970
1950 : les avions d’armes qui équipent l’armée de l’air sont des chasseurs de jour, dépourvus de radar car trop difficiles à implanter dans des pointes avant réservées aux entrées d’air des réacteurs.
Les choses changent avec le projet Vautour, chasseur-bombardier de nuit biplace, pour lequel quatre compétiteurs sont sur les rangs : CSF et la CFTH, ainsi que SADIR et Derveaux. L’équipe de Naday (CSF) emporte le marché avec le DRAC, dont une soixantaine d‘exemplaires équipera finalement les avions de patrouille maritime Alizé.
1957/58 : La bataille décisive se déroule pour l’équipement du nouvel intercepteur monoplace Mirage 3 C, que l’Administration veut doter d’un radar doté des fonctionnalités les plus modernes (fonctions veille, poursuite, calculateur de tir, guidage missile ...), permettant au chasseur de trouver la cible et de l’attaquer au canon ou avec des missiles.
La CSF trouve cette fois en face d’elle un nouveau concurrent, l’Electronique Marcel Dassault (EMD), directement lié au constructeur de l’avion.
1958 : l’équipe très imaginative de Guy Le Parquier présente en moins de six mois, une maquette RA256 qui surprend tout le monde par ses performances et ses nombreuses innovations, dont une fonction monopulse intégrée pour la première fois dans un radar de pointe avant.
PARCA : C’est le nom du premier système d’armes français (Projectile Autopropulsé Radioguidé Contre Avions), objet d’un programme initié par le LRBA de Vernon, donnant lieu entre 1945 et 1956 à plus d’une centaine de tirs expérimentaux, effectués en particulier sur le site de Colomb-Béchar.
Le missile à statoréacteur est guidé par un ensemble de moyens fournis par la CFTH (une batterie de radars Cotal) et CSF (l’autodirecteur du missile et son illuminateur). Le programme est arrêté en 1961 au profit du Hawk de l’OTAN.
1959 : Thomson obtient la Direction Technique du programme OTAN HAWK, maîtrise d’œuvre de ce programme qui comporte, côté moyens de guidage, la fabrication sous licence américaine de :
- deux radars d’acquisition (P.A.R. grande portée et C.W.A.R. à onde continue courte portée) ;
- un radar « range only »;
- et un ou deux radars d’illumination de cible (M.P.I), pour la marquer vis à vis de l’Auto Directeur passif du missile. La réalisation de ces derniers sera confiée à CSF.
1967 : CSF gagne le radar de tir du SACP Franco-allemand ROLAND (prototypes en 1970). CFTH a de son côté développé le CROTALE qui a fait une longue carrière, en incluant une version export destinée à l’Arabie saoudite (SHAHINE) et une version NG entrée en service en 1990 et encore à l’œuvre en Ukraine en 2024 !
1968 : la CFTH et la CSF fusionnent pour former le groupe Thomson–CSF, qui rassemble et maîtrise l’ensemble des technologies indispensables aux grands radars « classiques » des années 70 : électronique des hyperfréquences, tubes de puissance, mais aussi électromécaniques de grande précision pour les antennes.
Deux grands classiques du groupe dans les radars « sol » :
- le Palmier (ARES) radar de veille aérienne développé pour la couverture NATO de l’Europe
- le radar de trajectographie Aquitaine
Dans le domaine aéroporté, les Cyrano 2, 3, 4, successeurs du 1er Cyrano de 1957, seront vendus pendant toute la décennie à plus d’un millier d’exemplaires, ce qui représente un incontestable « marché du siècle » qui assied définitivement la position de radariste de Thomson CSF dans l’aéroporté.
Le Cyrano 4 est doté d’une antenne Cassegrain compacte « haute mobilité de faisceau » venant se loger dans la pointe effilée du F1.
Pour en voir plus, les illustrations sont réservées aux adhérents connectés et à jour de leur cotisation.
